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Hier soir à Paris... Sylvie Vartan

Sylvie Vartan
Sylvie Vartan sur la scène de l'Olympia, le 15 septembre 2017. © Hélène Pambrun
Benjamin Locoge , Mis à jour le

Sylvie Vartan était vendredi soir en concert à Paris, à l'Olympia. Notre journaliste y était.

Voilà le show que les puristes attendaient. Depuis des années maintenant, Sylvie Vartan rechignait à jouer la carte de la nostalgie. Les tournées best-of n’étaient pas son genre et la Dame a toujours aimé présenter au public un peu de nouveauté. Mais hier soir à Paris pour son retour sur la scène de l’Olympia (elle s’y était produite en avril 2015), Sylvie avait annoncé la couleur depuis plusieurs semaines. Elle préparait un spectacle en deux parties essentiellement consacré aux années 60 et 70. Le bonheur donc pour tous ses fans qui se languissent depuis des décennies parfois d’entendre des titres trop vite remis aux oubliettes.

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A 20h40, un film lance les hostilités et présente la Sylvie des 60’s, une jeune femme blonde sûre d’elle, qui chante en tête d’affiche devant les Beatles en 63 ou qui pose aux côtés de Mick Jagger et de son fiancé d’alors, Johnny Hallyday. Alors que le groupe joue l’intro de «Si je chante», la voilà qui apparaît dans son smoking blanc, orné de rouge. Le sourire aux lèvres, Vartan remercie d’emblée son public fidèle de sa voix grave et attaque par «Quand tu es là». Les 2000 spectateurs sont aux anges. Non seulement Sylvie fait ce qu’elle dit (elle chante les sixties), mais va aussi dénicher des pépites de son répertoire comme «My boyfriend’s back», envoyé comme un signal. Suivront entre autres «Chance», «Love has laid its hands on me» ou encore «Gonna cry», trop rarement interprétés.

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A voir : Sylvie Vartan, un style unique

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Elle donne plus que jamais le change

Sylvie Vartan sur la scène de l'Olympia, le 15 septembre 2017.
Sylvie Vartan sur la scène de l'Olympia, le 15 septembre 2017. © Hélène Pambrun

Entourée de 12 musiciens, Sylvie danse moins qu’avant, mais impressionne par sa voix forte et la confiance qu’elle dégage. Elle mène son affaire d’une main de fer dans un gant de velours, évitant de rappeler qu’il s’agit de la première du spectacle. Sylvie donne plus que jamais le change et quand elle tente un déhanché discret, la foule rugit. Le plus intéressant dans cette première partie de concert est de voir combien les tubes des sixties se contentaient d’adapter les standards d’alors. De Creedence Clearwater Revival à Ray Charles en passant par les Beach Boys ou les Four tops, Vartan chantait alors toute la musique contemporaine. Evidemment ces tubes n’ont rien perdu de leur superbe et les 60 minutes filent en un éclair.

Après une version splendide de «Par amour, par pitié», Sylvie se lance dans une interprétation en français et en italien de «Comme un garçon». Une idée plaisante sur papier, qui rend moins bien en live. Mais peu importe, le public est debout devant la scène, débordant allègrement la sécurité et n’a d’yeux que pour la vedette qui se retire sur un «Da dou ron ron» très rock.

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Elle suspend le temps avec des chansons d’amour simples et évidentes

Après un break de 30 minutes, place aux années 70, présentées par un nouveau film d’images d’époque. On revoit avec plaisir les extraits des shows au Palais des Sports, le temps des chorégraphies épuisantes et des disques vendus par millions. Sylvie revient en smoking noir très classe et attaque «Danse ta vie». Les synthés d’époque (1983) sont remplacés par des arrangements de cuivre fort bienvenus, présageant le meilleur pour la suite. Car si dans l’imaginaire collectif, Vartan est une artiste yé-yé, elle fut surtout l’une des principales vendeuses de disques dans les années 70 au même titre que Dalida, Michel Sardou et Claude François.

Sylvie Vartan sur la scène de l'Olympia, le 15 septembre 2017.
Sylvie Vartan sur la scène de l'Olympia, le 15 septembre 2017. © Hélène Pambrun

Alors oui, Sylvie ravit en dépoussiérant «Ca va mal», «Solitude» et «Le Piège», trois chansons qui firent la joie des radios entre Giscard et Mitterrand. Elle les chante avec un aplomb étonnant, comme si elle les avait enregistrées la veille. On redécouvre également «Dieu merci» avec plaisir. Mais c’est lorsque le concert va flirter avec l’épure qu’il va enfin basculer dans l’émotion. Le temps de trois titres, «Sensible», «Je n’aime encore que toi» et «C’est fatal», Vartan va s’approcher du piano et s’agripper à son micro pour montrer son talent d’interprète. Et fusille les sceptiques par la même occasion.

Sylvie suspend le temps avec des chansons d’amour simples et évidentes. Il ne lui reste plus qu’à convoquer son âme slave le temps d’une «Maritza» élégante, suivie d’un «Nicolas» donné sous les yeux de Nicolas Sarkozy, assis au balcon, accompagné de son épouse Carla Bruni, elle-même auteur du très doux «Je chante le blues». Alors que la fin approche, on pense évidemment aux titres manquants, («2 minutes 35 de bonheur», «Irrésistiblement» ou encore «La drôle de fin»). Mais il est 23h40. Pour ses fans, Sylvie a mis les petits plats dans les grands et il se murmure que ce serait bien la dernière fois. Car trois heures de concert à plus de 70 ans, c’est de l’ordre de l’irrationnel. L’histoire retiendra que le 15 septembre 2017, Sylvie Vartan a chanté plus longtemps que les Insus qui se produisaient au même moment au Stade de France. «Moi je suis toujours là», affirmait-elle en début de spectacle. Parce que chez elle, la flamme est intacte. 

Setlist du 15 septembre, Paris, L’Olympia 

Sylvie Vartan sur la scène de l'Olympia, le 15 septembre 2017.
Sylvie Vartan sur la scène de l'Olympia, le 15 septembre 2017. © Hélène Pambrun

1/ Quand tu es là
 2/ My boyfriend’s back
 3/ Chance
 4/ C’est bon de vous voir
 5/ Mister John B.
 6/ Love has laid its hands on me

7/ Est-ce que tu le sais
 8/ En écoutant la pluie
 9/ Bye Bye Love
 10/ Tous mes copains
 11/ Danse-là, chante-là
 12/ Il revient
 13/ Gonna Cry
 14/ La plus belle pour aller danser
 15/ Dis lui qu’il revienne
 16/ Par amour par pitié
 17/ Comme un garçon
 18/ Moi je danse / garde moi dans ta poche
 19/ Da dou ron ron
 
 20/ Danse ta vie
 21/ Bye bye Leroy Brown
 22/ Toi le garçon
 23/ Ca va mal
 24/ Solitude
 25/ Qu’est ce qui fait pleurer les blondes
 26/ Dieu merci
 27/ Petit Rainbow
 28/ Merveilleusement désenchantée
 29/ Le piège
 30/ Sensible
 31/ Je n’aime encore que toi
 32/ C’est fatal
 33/ L’amour c’est comme une cigarette
 34/ Je chante le blues
 35/ La Maritza
 36/Nicolas
 37/ I don’t want the night to end
38/ Cheveux au vent

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