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Sylvie Vartan, une Américaine à Paris

Sylvie Vartan est allée enregistrer sa dernière production dans le temple de la country music, Nashville. Philippe QUAISSE / PASCO

INTERVIEW - La chanteuse réussit son retour avec un disque énergique et joyeux qu'elle présente le 14 octobre au Théâtre de Paris.

Depuis maintenant trente ans, Sylvie Vartan vit entre Los Angeles et Paris. Elle fait toujours le voyage avec ses bichons. «Elvis est décédé cet été à 19 ans dans ma propriété de la Villa Mont­morency à Paris. C'était comme un membre de ma famille. J'ai récupéré Muffin, le chien de ma fille, qui est très drôle», confie-t-elle en montrant ­fièrement des photos sur son iPhone rose. Le King for ever. Avec les musiciens d'Elvis, elle a enregistré à Nashville ses tubes Si je chante et La Plus Belle pour aller danser. Cinquante ans après, elle a repris le chemin du Tennessee pour assembler de nouvelles chansons qui collent parfaitement à sa voix et son phrasé si singulier.

LE FIGARO. - Nashville a-t-elle beaucoup changé?

Sylvie VARTAN. - Quand j'y suis allée pour la première fois avec mon frère Eddie, en 1963, c'était une petite ville typique du sud des États-Unis, avec une grande rue où se trouvaient les studios de RCA, la maison de disques d'Elvis. Aujourd'hui, c'est la capitale mondiale de la musique. Des groupes jouent à chaque coin de rue, dans les boutiques de fringues. Il y fait bon vivre. Les gens y sont chaleureux, comme on l'était dans l'Amérique des années 1960. On a envie d'y habiter.

Les musiciens de Nashville travaillent-ils différemment des Français?

Oui. Nous avons bouclé les quinze chansons de l'album en une semaine! Là-bas, ils vivent pour la country et jouent très souvent ensemble. En plus, les musiciens américains de cet album travaillent avec les plus grands, comme Neil Diamond, Shania Twain ou Taylor Swift. Ils écoutent la chanson une première fois, plaquent les accords, et puis hop (elle claque des doigts, NDLR), c'est parti. En France, on ajoute les solos, les percussions… au fur et à mesure. Là, toutes les pièces du puzzle sont enregistrées en même temps. Cela apporte une magie supplémentaire.

Contrairement aux Américains, les Français connaissent peu la country?

En France, on a tout de suite le stéréotype cow-boy et banjo. C'est le même cliché que le Français et son béret. Bien évidemment, cette musique va au-delà. Vu la morosité ambiante chez nous, des chansons enlevées comme I Love It I Like It, Dans le bayou et Sandy devraient rendre les auditeurs joyeux. C'est une musique fraîche, pleine d'énergie, que j'ai toujours adorée et qui m'a donné envie d'exercer ce métier. Mes auteurs, Éric Chemouny, Patrick Loiseau, Philippe Swan, Didier Barbelivien et David McNeil ont eu beaucoup de mérite, car le français n'est pas facile à coller sur les rythmes country.

Qu'est-ce qu'il y a d'américain en vous?

Je me sens Américaine pour tout ce qui est professionnel. Je suis méticuleuse de nature, avec une grande faculté d'autocritique, mais l'exigence, la rigueur, le respect du travail, je les ai appris là-bas très jeune. Quand je me suis installée à New York dans les années 1970, j'ai découvert des nouvelles disciplines, en matière de danse notamment, j'étais emballée. J'ai travaillé d'ailleurs avec les meilleurs chorégraphes américains, comme Howard Jeffrey, Walter Painter et Claude Thompson. Cela a donné tous mes shows de l'Olympia en 1972, au Palais des congrès en 1975-1977 et tous les autres spectacles jusqu'au début des années 2000. J'étais sur scène entourée de seize danseurs. C'étaient toujours des Américains, car c'était compliqué de trouver des artistes français. Tango acrobatique, claquettes, ballets aériens… les tableaux étaient nombreux. À l'époque, c'était visionnaire. On ne dansait pas sur de la pop et du rock.

Et qu'avez-vous de bulgare?

La Bulgarie, ce sont mes racines, la nostalgie et ma sensibilité. La France, c'est mon c½ur, c'est ma vie, ma maison, mon public. Ailleurs, quand je chante, je suis une étrangère. Quand je me produis au Japon et aux États-Unis, c'est avec l'étiquette chanteuse française. Là-bas, je m'adresse aux expatriés, à un public élitiste. Il n'y a qu'à Las Vegas où j'ai chanté devant des Américains. Pour faire carrière là-bas, il faut y émigrer à 20 ans et faire ses classes.

Quel est votre rapport au public hexagonal?

J'ai évolué devant les Français. Comme Johnny Hallyday et Eddy Mitchell, j'ai grandi sur scène. Depuis ma première tournée avec Gilbert Bécaud, je n'ai ­jamais arrêté. Aucune autre fille n'avait cette cadence. Ce contact régulier avec le public m'a beaucoup donné et appris. J'aime ces rendez-vous. Cet été, j'ai fait une tournée dans le sud de la France, et je repartirai au printemps sur les routes, après les ­Folies Bergère. Ensuite, j'aimerais retourner à l'Olympia. Et je rêve de me produire comme Liza Minelli sur la scène de l'Opéra Garnier.

Concert le 15 février 2014 aux Folies Bergère, Paris IXe, suivi d'une tournée au printemps.

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